L’utilisation de l’oral en contexte de lecture et d’écriture
- Anne-Marie Pelletier
- 20 mars
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 21 mars

La troisième étape de l’année scolaire vient de débuter. Dernier droit d’un marathon où la fatigue peut commencer à se faire ressentir et la ligne d’arrivée, sembler encore loin, il est possible que vos élèves et vous ayez besoin d’une dose d’énergie pour mener à terme cette belle course qu’est l’année scolaire. Et si ce petit «boost» se traduisait par un léger changement dans vos pratiques évaluatives? C’est là que l’utilisation de l’oral pourrait venir bonifier vos contextes d’enseignement et d’évaluation de la lecture-écriture.
L’évaluation ne doit pas être perçue comme étant une finalité. Ce sont les apprentissages réalisés par les élèves qui le sont. L’évaluation doit donc être abordée comme étant une manière d’en apprendre plus sur nos élèves pour ensuite réajuster notre enseignement en conséquence. Alors qu’elle soit à l’oral ou écrite, utilisons la modalité qui sera la plus propice à l’élève pour démontrer sa compétence!
En ce qui concerne la lecture, pour les élèves en difficulté, comme pour tous les autres d’ailleurs, l’oral peut leur permettre de démontrer leur compréhension, de réagir, d’interpréter et d’apprécier une oeuvre de manière différente, sans les embûches qui peuvent être liées à l’écrit (choix des mots, geste moteur, formulation des idées, etc.). De nombreux dispositifs, tels que les cercles de lecteurs, les cercles de lecture, les entretiens ou les lectures interactives peuvent permettre des échanges riches et de recueillir des traces qui serviront à porter son jugement professionnel. Après tout, dans la vraie vie, nous ne lisons pas dans le but de répondre à un questionnaire, mais bien pour discuter et partager. Lire est un acte social.
L’oral peut également être utilisé en contexte d’écriture. En effet, il suffit d’aller lire et s’informer sur les ateliers d’écriture pour constater à quel point le travail en partenariat peut être riche pour les auteurs. Il a aussi été démontré que les cercles d’auteurs (voir aussi la vidéo) contribuent à faire progresser les élèves. Avec le temps, leurs textes s’améliorent considérablement en qualité; ces textes deviennent plus longs, plus riches, plus captivants et contiennent nettement moins d’erreurs. Bien entendu, de tels regroupements d’élèves qui se donnent des rétroactions entre eux nécessitent un modelage. Les tableaux d’ancrage sont de puissants outils auxquels les élèves peuvent se référer afin d’être efficaces dans leurs échanges. Il est important de se rappeler que lorsque les élèves se donnent des rétroactions, les jeunes sont toujours maîtres de leur texte. Le travail n’est pas terminé. La suite leur appartient. Ils sont donc responsables de faire la ou les modifications. C’est pour cette raison qu’il ne faut pas craindre que les élèves soient trop «favorisés» par de tels échanges et que le résultat en soit affecté.
En somme, c’est la variété et l’équilibre entre les dispositifs que nous utilisons qui vont permettre à chacun de nos élèves de faire état de leurs apprentissages. Se détacher tranquillement des traces uniquement écrites sera aussi un allégement pour les élèves et l’enseignante. Ainsi, même si vous ne récoltez pas de médaille au terme de votre année scolaire, vous pourrez célébrer avec vos élèves les belles réussites vécues et entamer votre prochain marathon, un petit changement à la fois!